Ismaël Lo |
Extrait Audio |
Qui pouvait imaginer que l'enfant de Rufisque qui bricolait
sa première guitare à l'aide d'un bidon d'huile et d'un fil
de pêche ou échangeait sa collection de timbres contre une guitare
à quatre cordes, séduirait un jour les tympans de la planète
?
N ourri aux vinyles d'Otis Redding, Jimi Hendrix
ou de Wilson Pickett qu'affectionnait son grand frère
; l'adolescent qui, dès 14 ans, s'aventure
sur le taxi-brousse.
Ainsi au détour d'un village croise-t-il le Super Diamono,
un groupe de bal dakarais côté, qui invite sa voix au grain si
particulier à faire ses premières parties puis à le rejoindre.
A la rencontre des rythmes traditionnels wolofs et de l'électricité,
grâce à sa recrue et ses textes à forte connotation sociale,
le Super Diamono depuis son club "Le Sahel" est un succès
et aligne les tubes.
En 1984, quittant le groupe, Ismaël Lô, crée sa propre formation avec de belles personalités dont Vieux Faye (guitariste réputé), Thio Mbaye (ex-percussionniste des fameux Ballets d'Afrique Noire), Sele Thiam (saxophoniste du Super Diamono). Et progressivement, il va imposer son style épuré, mâtiné de rythm'n'blues, en rupture avec la luxuriance percussive de ses pairs.
En 1991, Ismaël Lô perce au niveau international avec le titre "Tabjone" ; référence à une fête musulmane durant laquelle les enfants vont de maison en maison pour obtenir des cadeaux.
En 1994, avec "Iso", il exprime plus avant ce qui fait sa cohérence intellectuelle et musicale. Un album dans lequel il est question du statut des enfants de parents séparés, des mariages arrangés, qu différent sénégambien, de son grand-père, de l'unité africaine, du rôle des femmes ou de ces tirailleurs sénégalais enrôlé par la France lors des guerres mondiales.
Sur ce nouvel opus, "Dabah", il a conçu les compositions chez lui, en a réalisé les rythmiques au studio 2000 de Dakar et terminé les mixages à Paris.