Olga YAMEOGO
Peintre du Burkina Faso
Venue
à la peinture par nostalgie, il y a une douzaine d’années,
Olga donne une double dimension à la
création, à la fois récréation et thérapie
: "la création fait la part belle à
l’inconscient afin de le rendre palpable, vivant et sublimer ainsi par
ce jeu de matières et de couleurs son quotidien".
Et pour rendre palpable son inconscient à elle, elle peint du bout des
doigts, mélangeant, grattant et superposant des pigments naturels hyper
concentrés venus de Ouaga à l’huile, à l’acrylique,
aux pastels gras.
Peintre
de l’intime et de l’intériorité, elle a fait le deuil
de sa nostalgie pour gagner en liberté : "c’est
le nostalgie du pays qui m’a amené à la peinture. Je n’avais
jamais peint qu’en France et c’était un défi pour
moi que d’amener, en pays Dogon, pinceaux et tubes de peinture pour voir
s’il m’était possible d’y créer. Je me suis
découvert une plus grande liberté dans le mouvement, un plus grand
besoin d’abstraction et depuis mon retour, je travaille sur de plus grand
format qu’avant". pour donner toute sa dimension à
cette liberté qu’elle s’accorde désormais.
Une
liberté qui ne souffre plus aucun cloisonnement et qui
la rend à elle-même.
"Retour en Afrique, retour aux origines. Je m’y
suis imprégnée d’un art de vivre et d’être,
d’une liberté nouvelle, de l’art de passer à l’essentiel,
de faire d’un rien une création, une fête. Ainsi s’est
opéré un changement et une vision autre de la création.
La peinture devenant plus créatrice, plus constructive en évoluant
vers quelque chose de moins douloureux, moins nostalgique aussi. Dans un mélange
de matière libre de toute notion esthétique et cloisonnante, la
peinture se fait mienne en racontant mes deux univers : l’originel –
l’enfance et l’adolescence africaine – et l’actuelle.
C’est pour moi une façon de faire le lien entre le dedans et le
dehors et de me rapproprier mon histoire".
E.K.